5 Bonnes Histoires Le Vendredi - 25 octobre 2024
Cette semaine, à l'occasion du Festival Quai des Bulles de Saint-Malo (d'aujourd'hui à dimanche), voici exceptionnellement une sélection pure BD, avec 5 titres étonnants, secouants, à ne pas rater !
Voici les 5 bonnes histoires du vendredi, sélectionnées avec soin et attention par Yannick Lejeune et Michael Cesneau, l’équipe de La Machine à Ecrire
Un album pour se souvenir des héros
Fidèlement inspirée du roman de Joseph Kessel, l’adaptation en BD de L'Armée des ombres proposée par Jean-David Morvan et Emmanuel Moynot nous plonge dans le quotidien périlleux et héroïque des résistants français. Ce récit, ancré dans la France occupée des années 40, suit le parcours de Philippe Gerbier et de ses compagnons, des figures de la Résistance qui sacrifieront tout pour la liberté. Par une succession d’épisodes courts racontant l’époque, l’album réussit à faire revivre l’atmosphère oppressante, le danger et le courage de ces personnalités hors du commun dont ils décrivent le combat. Le style graphique de Moynot souligne à merveille la gravité des situations. On vous recommande d’ailleurs la version limitée N&B dont le contraste intense rajoute à l’ambiance. Cet album est un formidable hommage, un récit de mémoire incontournable et l’occasion de (re)découvrir l’œuvre de Joseph Kessel, grand journaliste-romancier, et célèbre co-auteur du Chant des Partisans.
L’armée des Ombres, de Jean-David Morvan et Emmanuel Moynot d’après Joseph Kessel chez Philéas.
Une BD pour devenir soi
Depuis l’enfance, Lolo est modelée par le regard des autres : il faut plaire aux parents, et notamment à son père, répondre aux exigences de ses partenaires et se faire une place dans un univers professionnel parfois oppressant… Autobiographique, Pauvre Meuf d’Éléonore Costes, explore avec authenticité le parcours de jeunesse de son autrice confrontée à la violence des attentes, des jugements et aux agressions des hommes qui l’ont entourée. Le récit, pourtant empreint de la douceur et de la rondeur du trait d’Aria, est un récit de trauma, de lutte et de reconstruction qui propose une réflexion subtile sur les pressions sociales, l'oubli de soi et la quête de liberté. Après Bouchon, série très réussie sur des thèmes connexes, Eléonore Costes parcourt une nouvelle fois, avec un propos fort, sensible, et désarmant de vérité, les chemins de l’émancipation féminine.
Pauvre Meuf d’Eléonore Costes et Aria chez Delcourt
Une BD pour affronter la fin du monde
En pleine guerre froide, dans la campagne anglaise, James et Hilda, un couple de personnes âgées doivent suivre les instructions du gouvernement pour survivre à une éventuelle attaque nucléaire. Naïfs, un peu scolaires, et beaucoup trop confiants dans les autorités, le duo va-t-il échapper à la tragédie ? Quand souffle le vent de Raymond Briggs est une bande dessinée poignante. D’abord parce que les échanges de ces 2 amoureux sont à la fois si tendres et décalés qu’on les sent bien peu aptes à survivre à tout problème. Ensuite parce que le style graphique de Briggs, simple mais expressif, dessine un contraste fort entre la douceur de la vie ordinaire de ses héros et la brutalité de la menace qui pèse sur eux. En faisant de l’apocalypse une histoire intime, cet album, au style unique, est une critique percutante des politiques gouvernementales en cas de catastrophes incontrôlables. 40 ans après la première parution de cet album en VO, sa manière de souligner la fragilité humaine est toujours aussi moderne. Ne ratez pas ce récit pas comme les autres, une vraie bombe.
Quand souffle le vent de Raymond Briggs chez Tanubis
Une BD pour affronter les éléments
Festival de Saint-Malo oblige, il nous fallait une BD de grande aventure maritime dans cette sélection. Dans Les Travailleurs de la mer, Michel Durand revisite le chef-d'œuvre éponyme de Victor Hugo dans une adaptation visuelle captivante. L'histoire suit Gilliat, un pêcheur solitaire et tenace tombé amoureux de Déruchette, la fille du propriétaire de la Durande, un bateau à vapeur révolutionnaire. Suite à une magouille de son capitaine, le navire a fait naufrage. Celui qui en sauvera la machinerie recevra la main de la jeune femme en guise de dot… Gilliat bravera-t-il les flots pour conquérir la belle qui, elle-même, n’est pas insensible à ses charmes ? Avec un style entièrement fait de hachures rappelant la gravure ancienne, Durand met en images la grandeur sauvage des paysages et éléments marins. Le trait minutieux et les planches monumentales offrent une lecture immersive, faisant honneur à l’intensité épique du roman du 19e. L’œuvre initiale célébrait l’amour, le sacrifice et l’entêtement humain face aux éléments, cet album en est une superbe adaptation, une formidable occasion de découvrir cette œuvre moins connue d’Hugo.
Les travailleurs de la mer de Michel Durand chez Glénat
Une BD pour s’accepter comme on est, même sirène
On reste dans le thème de la mer avec ce dernier récit. Dans des temps anciens, Jane, une orpheline au grand cœur, tombe amoureuse de Peter, le bellâtre du village. Peu gracieuse, pas très populaire, la jeune fille ne croit pas tellement en ses chances mais lorsqu’elle voit son amour disparaître au fond de l’eau sous l’influence d’une sirène, celle-ci n’hésite pas : elle ira le sauver ! Durant ce voyage sous-marin inattendu, l’héroïne va faire d’étranges rencontres, parmi lesquelles de terribles créatures mythologiques mais aussi un homme-phoque qui cache lui-même un secret… Dans ce conte moderne, Vera Brosgol aborde avec humour et tendresse des thèmes comme l'estime de soi et les illusions de la beauté superficielle. Les illustrations, dynamiques et expressives, proches du cartoon américain devraient séduire les 8-12 ans sans problème, pas mal de plus grand.e.s aussi d’ailleurs.
Jane face aux sirènes, de Vera Brosgol, chez Rue de Sèvres
Le nouvel épisode de La Machine à Ecrire est en ligne !
Voici un nouvel épisode de La Machine à Ecrire !
Avec plus d’1 million de spectateurs en salle, 12 nominations aux Césars et 5 statuettes remportées, Le Règne animal a su mettre d’accord les critiques, le public et la profession.
À la croisée des genres, le film est le fruit de la rencontre entre une jeune scénariste en fin d’études et un réalisateur-scénariste remarqué travaillant sur les mêmes thèmes. Avec eux, nous revenons sur cette collaboration et sur les différentes étapes de fabrication de ce long-métrage à succès.
Notre 1er invité est le scénariste et réalisateur 𝐓𝐡𝐨𝐦𝐚𝐬 𝐂𝐚𝐢𝐥𝐥𝐞𝐲, dont la carrière a décollé brusquement avec « Les Combattants ». À sa sortie, le film remporte les 3 prix de la Quinzaine des réalisateurs au Festival de Cannes, ainsi que le César du meilleur premier film.
Par la suite, on retrouve Thomas au scénario de la série « Trepalium », du film « Ami-ami », et derrière la caméra pour la série de science-fiction « Ad-Vitam » sur ARTE.
Alors qu’il participe au comité de lecture de La Fémis, célèbre école de cinéma, il remarque le travail de fin d’étude de notre seconde invitée, 𝐏𝐚𝐮𝐥𝐢𝐧𝐞 𝐌𝐮𝐧𝐢𝐞𝐫. Le scénario parle déjà d’un père et d’un fils dans un monde où certaines personnes se transforment en créatures… Cela va être le point de départ d’une aventure cinématographique commune que nous allons revivre avec eux.
Alors…
Comment s’est faite l’écriture du Règne animal ?
Comment le projet initial de Pauline a-t-il évolué après l’arrivée de Thomas ?
Comment s’est passée leur collaboration ?
Comment ont-ils mélangé les genres et les thèmes sans perdre le spectateur ?
Les films de genre ont-ils enfin trouvé leur place en France ?
C’est à toutes ces questions et à bien d'autres que nous répondons dans cet épisode.
Liens d’écoute pour toutes les plateformes :
https://smartlink.ausha.co/la-machine-a-ecrire/le-regne-animal-thomas-cailley-pauline-munier
On vous a transféré 5 bonnes histoires ?
5 bonnes histoires, c’est la sélection hebdo de récits intéressants, émouvants, passionnants découverts dans la semaine par l’équipe de La Machine à écrire, le podcast de celles et ceux qui créent des histoires.
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