5 Bonnes Histoires Le Vendredi - 20 septembre 2024
5 Bonnes Histoires Le Vendredi - 20 septembre 2024
Cette semaine, une BD de SF, une série Z, un documentaire sur un génie, un court-métrage au bord du gouffre, un album jeunesse en deuil et un petit bonus en hommage.
Voici les 5 bonnes histoires du vendredi (+1 parce qu’il y a toujours plein de sorties à la rentrée), sélectionnées avec soin et attention par Yannick Lejeune et Michael Cesneau, l’équipe de La Machine à Ecrire
Une bande dessinée sur le futur de l’humanité, et de ses travers
Nova et son père Reiz, seuls survivants d'une mission spatiale, errent sur une planète désertique à la recherche d'un vaisseau. Nova rédige les mémoires de Reiz qui lui raconte une mission lancée 20 000 ans plus tôt pour coloniser la planète Geminae et sauver l'humanité. Le voyage, prolongé par cryostase, a tourné au cauchemar, entre étrange maladie, communication coupée et espoir incertain. L'équipage a alors dû faire face à de nombreux défis physiques et moraux mettant leur intégrité et leur santé à rude épreuve… Alternant entre le ”présent”, où Nova et Reiz essayent de survivre, et des flashbacks sur les déboires de l'expédition, l’auteur tisse une fable SF à la tension croissante qui explore les limites de nos valeurs morales face à des objectifs qui nous dépassent. Revisitant des thèmes de science-fiction familiers, comme la recherche d’exoplanètes ou le lien entre temps et espace (on pense notamment à Interstellar), Héritage Fossile tire son épingle du jeu grâce à son ambiance visuelle unique qui combine paysages 3D et personnages épurés, et à sa gestion du rythme, captivante, qui en fait un véritable page-turner. Après “Georges Clooney, une histoire vrai” (oui avec la faute) et Jean Doux et le mystère de la disquette molle, la talentueux Philippe Valette explore une nouvelle fois les “ultimes frontières”...
Héritage fossile de Philippe Valette chez Delcourt
Une série qui fête le retour du renard masqué
Une série française, sur Zorro, en 2024 ? Pour tout vous dire, on craignait un peu le résultat. Et pourtant, nous avons été conquis par cette réinvention du justicier masqué de notre enfance. En 1821, Don Diego de la Vega (Jean Dujardin), nouvellement maire de Los Angeles, affronte les difficultés politiques et la corruption incarnée par Don Emmanuel (Éric Elmosnino). Obligé de reprendre le costume après 20 ans d’inaction, le voici qui va devoir réapprendre à gérer l’équilibre entre vie publique et secrète. C’est d’autant plus inconfortable que sa femme, Gabriella (Audrey Dana), qui ignore sa double identité et le trouve un peu pleutre, est tombée amoureuse de son alter ego. Dynamique et moderne, cette “suite” dépoussière le mythe avec humour mais respect : Dujardin y est émouvant et déploie le charisme et le talent comique qu’on lui connaît, le tandem qu’il forme avec Bernardo est hilarant. Benjamin Charbit et Noé Debré, les scénaristes jonglent avec finesse avec les sujets : satire sociale avec du fond, comédie, triangle amoureux tout en proposant une véritable série d’action (les décors et les combats à l’épée contribuent grandement à l’ambiance). Cette nouvelle version ravira les fans et attirera sans doute une nouvelle génération, fans d’OSS 117 auquel on pense parfois, ou juste de bonnes séries.
Zorro de Benjamin Charbit et Noé Debré sur Paramount+ (et bientôt sur France TV)
Un documentaire sur un génie de la musique disparu trop tôt
Réalisée par Thibaut de Longeville, la série documentaire DJ Mehdi : Made in France, nous plonge au cœur de la vie de DJ Mehdi, grand pionnier de la musique française à la carrière fulgurante. Né à Gennevilliers, DJ Mehdi, c’est d’abord un gamin qui fabrique lui-même ses propres samplers et qui mixe ses premières compositions à l'âge de 12 ans. Faisant ses débuts aux côtés de Kery James dans le groupe Ideal J, il va côtoyer les plus grands et briser les frontières entre le rap et l'électro, du hip-hop à la French touch d'Ed Banger. Sur la base d’archives inédites et de témoignages, souvent touchants, le documentaire, très élaboré, capture la passion de Mehdi pour la création musicale. Véritable "passeur" entre les cultures musicales, son tragique décès à 34 ans a laissé un vide immense dans la scène musicale, tant en France qu'à l’international. Regardez ce documentaire, c’est (re)découvrir un artiste visionnaire, acclamé par les plus grands, dont l'influence continue de marquer le son contemporain.
DJ Medhi : Made in France de Thibaut de Longeville sur Arte
Un court-métrage pour rester scotché
Une surface courbée et glissante qui surplombe un gouffre béant. Une femme, blessée, les mains en sang, est coincée sur cette pente dangereuse à quelques mètres du vide. Le moindre mouvement peut la faire tomber… Curve est un court-métrage qui mise sur son terrifiant minimalisme : un mauvais geste et c’est la fin. En moins de 10 minutes, sans dialogue, le réalisateur vous tiendra en haleine à l’aide de peurs primitives : la chute, les ténèbres, le sang, le vide. Pour fêter ses 10 millions de vues et ses 3 ans, on vous propose ce “classique” remis en avant cette semaine par Short of the Week. Et si c’était vous ? Résisteriez-vous à l’appel de l'abîme ?
Un album jeunesse pour manifester contre les licornes
Si vous nous suivez depuis longtemps, vous savez qu’à 5 Bonnes Histoires, nous sommes fans d’Olivier Tallec. Revoici son écureuil favori, qui est aussi le nôtre, accompagné de son meilleur ami, Poc le champignon. Dans Est-ce qu'il dort ?, les deux compagnons découvrent leur oiseau préféré, le merle, allongé sur un sentier. Convaincus qu'il dort paisiblement, ils s’installent en silence à ses côtés pour attendre son réveil. Mais celui-ci ne semble pas décidé à ouvrir l’œil Avec une simplicité désarmante, Tallec aborde le sujet de la mort à hauteur d’enfants. C’est très beau, poétique, marrant, grinçant, bref tout ce qu’il faut pour les amener à réfléchir par eux-mêmes ou amorcer la discussion. Subtil, délicat, sensible, permettant aux plus jeunes de questionner le monde qui les entoure tout en douceur, Est-ce qu'il dort ? est appelé à rejoindre les nombreux classiques d’Olivier Tallec.
Est-ce qu’il dort ? d’Oliver Tallec à l’Ecole des loisirs
C’est la rentrée littéraire, “y en a un peu plus, je vous le mets quand même ?”
Un album pour jouer avec les codes graphiques
Pour cette proposition bonus, on voulait vous parler d’un diptyque qui, en plus de raconter les trajectoires de plusieurs jeunes adultes qui s'entrecroisent à des moments cruciaux de leur vie, vous proposera une expérience narrative graphique originale. Dans le premier tome de Connexions, on plonge dans l’intimité de Javier, Faustine, Marc, Assia, Judith. Leurs destins s’entrecroisent en même temps que leurs relations se font et se défont sur fond musical. Dans le deuxième tome, on gravite autour d’un squat associatif, Rossignol, et de familles qui se composent et se recomposent. Et si toutes ces histoires parlent de liens, de découvertes de nouveaux environnements, ou de rencontres, c’est parce qu’elles servent et utilisent un formidable procédé graphique composé de cases géométriques en vue isométrique permettant de découvrir l’environnement des personnages en même temps qu’ils l’explorent. L’expérience visuelle vient alors servir le récit : au fur et à mesure que les personnages explorent leur entourage, au fur et à mesure qu’ils se connectent, la page s’agrandit, évolue et vous offre tous les détails de cette réflexion poignantes sur les relations, le passage à l’âge adulte et liens humains. Si vous souhaitez découvrir une BD “différente” ou offrir un album à un fan d’expérimentations graphiques, Connexions est fait pour vous.
Cette recommandation est aussi l’occasion de saluer Philippe Ory, coloriste de l’album, professionnel de grand talent, apprécié de tous, avec qui nous avions eu le plaisir de collaborer sur divers projets, décédé bien trop tôt, peu après le bouclage de ce tome 2.
Connexions de Pierre Jeanneau chez Tanibis
Le nouvel épisode de La Machine à Ecrire est en ligne !
Voici un nouvel épisode de La Machine à Ecrire !
Avec plus d’1 million de spectateurs en salle, 12 nominations aux Césars et 5 statuettes remportées, Le Règne animal a su mettre d’accord les critiques, le public et la profession.
À la croisée des genres, le film est le fruit de la rencontre entre une jeune scénariste en fin d’études et un réalisateur-scénariste remarqué travaillant sur les mêmes thèmes. Avec eux, nous revenons sur cette collaboration et sur les différentes étapes de fabrication de ce long-métrage à succès.
Notre 1er invité est le scénariste et réalisateur 𝐓𝐡𝐨𝐦𝐚𝐬 𝐂𝐚𝐢𝐥𝐥𝐞𝐲, dont la carrière a décollé brusquement avec « Les Combattants ». À sa sortie, le film remporte les 3 prix de la Quinzaine des réalisateurs au Festival de Cannes, ainsi que le César du meilleur premier film.
Par la suite, on retrouve Thomas au scénario de la série « Trepalium », du film « Ami-ami », et derrière la caméra pour la série de science-fiction « Ad-Vitam » sur ARTE.
Alors qu’il participe au comité de lecture de La Fémis, célèbre école de cinéma, il remarque le travail de fin d’étude de notre seconde invitée, 𝐏𝐚𝐮𝐥𝐢𝐧𝐞 𝐌𝐮𝐧𝐢𝐞𝐫. Le scénario parle déjà d’un père et d’un fils dans un monde où certaines personnes se transforment en créatures… Cela va être le point de départ d’une aventure cinématographique commune que nous allons revivre avec eux.
Alors…
Comment s’est faite l’écriture du Règne animal ?
Comment le projet initial de Pauline a-t-il évolué après l’arrivée de Thomas ?
Comment s’est passée leur collaboration ?
Comment ont-ils mélangé les genres et les thèmes sans perdre le spectateur ?
Les films de genre ont-ils enfin trouvé leur place en France ?
C’est à toutes ces questions et à bien d'autres que nous répondons dans cet épisode.
Liens d’écoute pour toutes les plateformes :
https://smartlink.ausha.co/la-machine-a-ecrire/le-regne-animal-thomas-cailley-pauline-munier
On vous a transféré 5 bonnes histoires ?
5 bonnes histoires, c’est la sélection hebdo de récits intéressants, émouvants, passionnants découverts dans la semaine par l’équipe de La Machine à écrire, le podcast de celles et ceux qui créent des histoires.
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